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Une équipe de recherche toulousaine met en évidence le rôle-clé de la protéine ASB2α dans le cancer colorectal
Soutenue par la Ligue contre le cancer Haute-Garonne, l’équipe du Docteur Pierre Lutz de l’Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale de Toulouse vient de voir publier son étude dans la revue de référence internationale professionnelle de la recherche Cancer Immunology Research*, le journal de l’American Association for Cancer Research**.
Les travaux mettent en évidence le rôle joué par une protéine, ASB2α, dans le cancer colorectal. Réduire sa production permet d’améliorer la défense immunitaire et de diminuer le développement des tumeurs du côlon. Des résultats qui ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques.
Parmi les globules blancs, les lymphocytes T, produits dans le thymus (une glande située sous le sternum), sont des cellules du système immunitaire qui apportent une défense efficace contre des dangers étrangers, tels que les agents pathogènes, et contre des dangers dits ‘du soi‘, comme les cellules cancéreuses.
« Certains lymphocytes T, appelés Th2, produisent une protéine appelée ASB2α, explique Pierre Lutz, Directeur de Recherche à l’Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale de Toulouse. Nos travaux de recherche ont mis en évidence qu’un niveau élevé de la protéine ASB2α dans les biopsies de patients atteints de cancer colorectal est associé à un mauvais pronostic. Nous avons montré que la protéine ASB2α produite par les lymphocytes Th2 favorise le développement de tumeurs du côlon. Réduire la production d’ASB2α dans ces cellules permet d’améliorer la défense immunitaire et de diminuer le développement des tumeurs du côlon. »
Ces résultats ont nécessité cinq ans de recherche et impliqué une équipe de six personnes. Etape suivante pour cette dernière : comprendre comment fonctionne cette protéine pour trouver le moyen de la bloquer. « Ces travaux rentrent dans le champ de la médecine de précision. Un traitement bloquant la protéine ASB2α pourra être combiné à ceux qui existent déjà et pourra s’adresser aux autres pathologies associées aux lymphocytes Th2 que le cancer colorectal », précise Pierre Lutz.
Pour mener à bien son projet, l’équipe sera candidate au prochain appel à projet de la Ligue contre le cancer, qui, sur le plan national, labellise des équipes de recherches. Ce dispositif permet l’obtention de financements plus importants, sur une durée de trois ans. « Le soutien de ces travaux par la Ligue contre le cancer Haute-Garonne a constitué un véritable tremplin pour ces travaux, souligne Pierre Lutz. Sans cela, il ne serait pas possible d’explorer ces nouveaux axes de recherche ; les projets resteraient plus traditionnels et l’on se priverait de telles potentialités. »
Pour Marie-Ange Léophonte, directrice du comité Haute-Garonne, la publication de l’étude dans la revue Cancer Immunology Research est la reconnaissance de l’ensemble de la communauté scientifique pour le travail de l’équipe. « C’est aussi une belle manière de remercier nos donateurs, qui voient les avancées concrètes de la recherche grâce à leur générosité », reconnaît-elle.
Malgré les efforts sur la prévention, le dépistage et les traitements, le cancer colorectal représente un vrai enjeu de santé publique : en France, une personne sur trente est touchée au cours de sa vie. Il demeure un des cancers les plus fréquents, second chez les femmes et troisième chez les hommes, et le second cancer le plus meurtrier.
* Revue scientifique spécialisée dans la compréhension de la réponse immunitaire dans les cancers afin d’améliorer les traitements actuels
** Association américaine pour la recherche sur le cancer
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